Ces deux dernières années, on a enchaîné les voyages en itinérance à vélo. En plus des Gorges du Verdon et de notre challenge dans les Alpes que nous racontions précédemment, nous avions prévu de faire une partie de la Route des Grandes Alpes à vélo au mois d’août 2022.
Le projet est vite parti aux oubliettes, parce qu’on a voulu quelque chose d’un poil moins sportif, tout en mixant de la randonnée et du vélo.
Comme vous le savez, nous nous déplaçons exclusivement en transports en commun quand c’est possible. Il a donc fallu trouver un camp de base au cœur des Alpes, accessible en train, et où nous pourrions nous déplacer aussi en transports en commun une fois sur place. Contrainte pas des plus simples en montagne.
Direction Bourg-Saint-Maurice !
Quelques semaines avant notre départ pour Bourg-Saint-Maurice, nous avons eu la chance d’être contactés par la marque française Rossignol, célèbre dans le domaine du ski. Elle nous avait choisi pour produire du contenu sur leurs réseaux sociaux au sujet de leur nouvelle gamme de randonnée qui sortira ce printemps. Cette escapade estivale programmée dans les Alpes tombait donc à pic !
Les Alpes en transports en commun
Depuis Paris, nous avons la chance d’avoir de nombreuses lignes de train qui desservent plus au moins toute la France en quelques heures. Du côté des Alpes, Chambéry est à 3h35 en train de la capitale ! D’autres grandes villes / lieux d’intérêts dans la région sont bien desservis, comme Annecy, Saint-Gervais-les-Bains, Bourg-Saint-Maurice ou encore Briançon.
C’est donc plutôt simple pour se rendre au cœur des Alpes. Là où ça se corse, c’est une fois sur place : “comment fait-on pour se rendre au départ d’une randonnée sans voiture ?”.
Le réseau de bus est souvent limité et ne dessert que rarement les départs de randonnée. Mais en faisant un peu de recherche, on trouve toujours un petit réseau de lignes.
Tout de même, pour ne pas être 100% dépendants des bus et de ses horaires, nous avions pris nos deux vélos dans le train.
Le choix de la destination
Pour ce voyage dans les Alpes, nous hésitions entre deux destinations desservies par le train : Chamonix et Bourg-Saint-Maurice. Notre choix pour cette aventure s’est porté sur Bourg-Saint-Maurice, parce que nous connaissons très peu la vallée de la Tarentaise. Nous y passions à chaque fois en coup de vent, comme lors de notre voyage en van dans les Alpes ou lors de notre week-end en gravel en juin dernier, et à chaque fois, on était émerveillés par les paysages et les panoramas et aux environs. On a donc vite fait le choix !
Niveau hébergement, on voulait pour une fois ne pas être en itinérance et rester au même endroit plusieurs nuits. Après quelques heures passées sur Booking.com, l’hôtel Basecamp à Bourg-Saint-Maurice réunissait tous nos critères en matière d’accessibilité en transport, et les activités de montagnes sur les massifs à proximité ne manquaient pas. Le tout à un tarif abordable, et avec une décoration assez moderne pour un hébergement en montagne.
Le réseau de transports à Bourg-Saint-Maurice
La gare de Bourg-Saint-Maurice concentre l’ensemble des transports pour partir vers les directions aux alentours.
On peut rejoindre très facilement la station des Arcs via le funiculaire (qui était en maintenance cet été et remplacé par des bus). On y trouve aussi tout un réseau de lignes pour rejoindre Val d’Isère, Tignes, La Rosière et La Ville des Glaciers. Il est donc assez facile de rejoindre les sentiers de randonnée sans avoir besoin de s’y rendre en voiture, à condition de bien se renseigner sur les horaires de bus. L’application Rome2rio a été d’une très grande aide à nouveau, car elle centralise tous les trajets et les horaires des transports, n’importe où en France, dans une interface claire et simple.
Se déplacer en bus, pas si simple
Les horaires de bus sont parfois très mal faîtes et ne conviennent pas forcément pour randonner en montagne. Si vous voulez faire de beaux coucher de soleil en montagne, ce n’est pas en bus que vous pourrez !
Parfois, il est impossible de faire l’aller-retour d’un point A à un point B dans une même journée. C’est le cas, par exemple, pour aller à Val-d’Isère depuis la gare de Bourg-Saint-Maurice en été.
Trois randos accessibles en bus depuis Bourg-Saint-Maurice
Le col de la Seigne
Dénivelé : 610m D+
Distance : 11.6km
Départ : Au pied du refuge des Montets
Le col de la Seigne est une étape incontournable du Tour du Mont-Blanc. Au mois d’août, la flore a déjà pris ses couleurs de fin d’été et l’affluence sur le sentier est à son max. On croise de nombreux randonneurs de toutes les nationalités – françaises, allemandes, italiennes, américaines… – qui sont venus en découdre avec le Mont-Blanc. Là-haut, à la frontière entre entre l’Italie et la France, la vue nous offre un beau panorama à 360 degrés sur la vallée et les plus hauts sommets (dont le plus haut de tous !).
La randonnée débute au bout de la Vallée des Glaciers, au refuge des Montets précisément. On peut le rejoindre grâce à une navette depuis Bourg-Saint-Maurice. La navette part à 7h de la gare et le retour est à 18h à la Ville des Glaciers.
On ne voulait absolument pas louper le petit déjeuner de notre hôtel (le petit dej, c’est sacré !), alors nous avons gravi à vélo les trois quarts du Cormet de Roselend, puis continuer jusqu’à la route qui rejoint le Refuge des Montets. Au moins, on était bien chauds pour débuter la randonnée !
Le refuge du Mont Pourri
Dénivelé : 472m D+
Distance : 6.91km
Départ : Les Arcs 2000
Depuis Bourg-Saint-Maurice, on rejoint facilement Les Arcs 1600 en funiculaire. L’été où nous y étions, il était en travaux et remplacé par des navettes régulières en bus. Une fois là-haut, on peut rejoindre les Arcs 1950, 2000 et 1800 via une navette gratuite (qui fonctionne l’été et l’hiver, pratique !).
La randonnée débute au pied des Arcs 2000, passe le long de plusieurs lacs — malheureusement un peu asséchés cette année — avec une belle vue sur les glaciers d’altitude, avant de finir au refuge du Mont Pourri. Celui-ci est situé au cœur du Parc National de la Vanoise, une zone protégée où la faune et la flore sont protégés. Et ça s’est vite confirmé : à peine entrés dans le parc national, on a fait un bout de chemin avec des marmottes tout autour de nous !
L’arrivée au refuge permet une pause bien méritée à base de tarte à la myrtille et de chocolat chaud. Oui, il peut faire très frais ici, même en été !
Le trail n°2 de Val d’Isère
Dénivelé : 510m d+
Distance : 13,0 km
Départ : Aux remontés mécaniques de Val d’Isère
En été, quelques bus desservent Val d’Isère depuis la gare routière de Bourg-Saint-Maurice. Il est possible de faire l’aller-retour en bus seulement le samedi et, sur le papier, on peut embarquer les vélos. Ça tombe bien, si on veut profiter des belles lumières de fin de journée, c’est la solution idéale, comme ça, on pourra redescendre à deux roues et partir quand on aura envie.
Quelle déception lorsqu’on découvre que les cars ne disposent pas de porte-vélos, contrairement à ce qui était indiqué sur le site internet des transports de la Région ! Il faut les mettre dans la soute et aucune attache n’est prévu pour bien les maintenir dans les nombreux virages et épingles qui amènent à Val d’Isère. Heureusement, nos sangles Voile nous sauvent une nouvelle fois et on arrive à bricoler une attache sécurisée. Finalement, le trajet se passe bien et les vélos ressortent de la soute intacte !
Arrivés à Val l’Isère, nous avons repéré une jolie boucle d’un niveau modéré qui suit les traces du Trail n°2, via l’application On Piste.
La rando passe par la petite ferme/refuge de l’Arsellaz, avant de rejoindre le lac de l’Ouillette. Le relief est assez varié, avec la traversée de paysages minéraux, avant une fin en toute beauté dans les forêts de pins et le retour à la ferveur des terrasses de Val-d’Isère.
Bonus : descente à vélo du col du Petit Saint-Bernard
En allant à la gare routière pour aller à Val d’Isère, nous avions repéré un car avec une grande remorque porte-vélo qui montait au Col du Petit Saint-Bernard. Pour notre dernier jour à Bourg-Saint-Maurice, nous n’avons pas pu résister à l’appel de la descente. C’est assez plaisant de descendre un col sans avoir eu à le grimper !