Le voyage en van a le vent en poupe ! Sur Instagram, des photos inspirantes de fourgons dans des lieux incroyables y sont publiées des milliers de fois par jour. Le #vanlife compte même plus de 12 millions de publications. À vrai dire, sur le papier, quoi de plus idéal que de pouvoir découvrir le monde avec sa petite maison sur roue ?

Au mois d’octobre dernier, on s’est laissé tenter par l’expérience et nous avons loué un van à Chambéry pour arpenter une partie des Alpes françaises. Nous avons parcouru, au volant de notre Volkswagen California, les plus grands cols de la région : le Galibier, le Lautaret, le Télégraphe et la Croix de Fer, entre autres.

Combien de fois avons-nous envié les voyageurs en van… Je pense en particulier à nos deux nuits au Grand Canyon à -8 °C sous la tente ! Cette fois-ci, nous allons pouvoir profiter au maximum du confort du van, avec sa cuisine et son toit, et ce, même sous des conditions climatiques chaotiques.

Un premier pas dans le monde de la vanlife qui nous permettra de répondre à notre question : le road trip en van est-il un mode de voyage idéalisé ?

On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)

Louer un van, ça coûte cher

Louer un van dans une agence de location n’est pas bon marché, et encore plus à la haute-saison. Comptez environ 1350 € la location d’un véhicule la première semaine d’août.

Avant de nous lancer sur un gros projet de voyage en van, au vu du prix, nous avons préféré tester ce mode de transport une semaine au début du mois d’octobre, en hors-saison donc, sur les belles routes des Alpes françaises. La location d’un Volkswagen California a cette période nous a tout de même coûté 594 €.

  • Nous avons naturellement réservé chez Wevan à Chambéry, l’agence avec laquelle nous avions failli partir en Norvège pour leur campagne Drive Your Adventure. La flotte de Wevan à Chambéry est composée uniquement de Volkswagen California, le modèle emblématique qu’on a souhaité essayer. Les vans dans cette agence sont tops, bien entretenus, ultra-récents et bien équipés (bouilloire, cafetière, casserole, poêle, auvent…). En prime, le van est sobre à l’extérieur, sans gros stickers dégueulasses sur les portières !
  • Il existe d’autres agences également. On pense à Black Sheep Van à Grenoble, qui propose différents modèles, du simple Kangoo, à l’énorme fourgon sur-équipé.
  • Il est aussi possible également de louer directement un véhicule à un particulier sur Yescapa, un mix entre Airbnb et Getaround. Sans doute la solution la plus accessible en terme de budget pour louer un van en France.

On a fait le calcul : dans la plupart des cas, si vous louez une voiture de taille moyenne, le total du prix de la location, plus les nuits d’hôtel, reviennent moins cher que la location d’un van. Et vous pouvez profiter d’une douche et des toilettes tous les soirs, contrairement à un van aménagé. Donc voyager en van est un choix du cœur plutôt qu’une façon de faire des économies !

On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)

Rouler, manger et dormir en van : pas si simple !

Mine de rien, le gabarit du Volkswagen California est assez conséquent. La hauteur du véhicule est de 2 mètres, ce qui équivaut à la hauteur maximum de nombreux parkings souterrains français. On ne passe donc pas partout. Sur le point de la consommation, le van est aussi très gourmand en diesel. Le prix de l’essence n’est vraiment pas à négliger dans le budget.

Vivre et dormir dans le van

Le Volkswagen California est un van avec quatre couchages, répartis en une banquette de deux places en bas et une autre en hauteur. Quatre couchages, mais idéal pour voyager à deux adultes, voire deux enfants. Mais quatre adultes, ça nous parait tout de même compliqué.

Nous avons testé uniquement le couchage en hauteur. L’agent de Wevan nous avait indiqué que celui-ci était plus confortable et aussi le plus rapide à installer. Et pour le coup, c’était assez vrai, même si ça reste forcément un peu moins confortable qu’à la maison.
Le toit relevable permet de se mettre debout sans problème, et ça, même quand on mesure 1m91 !

Pour stocker ses fringues, il faut savoir que les rangements à l’intérieur du van sont limités, le mieux c’est de partir léger pour avoir un van bien rangé.

Cuisiner dans le van

La cuisine est composée de deux petites plaques au gaz et d’un tout petit évier. Il est compliqué de se préparer de gros festins, mais ça fait le job pour des pâtes au pesto ou une petite salade composée. Le plus compliqué en soit, c’est de faire la vaisselle dans le micro-évier sans mettre de l’eau partout. L’eau est stockée dans un réservoir de 5 litres, de quoi tenir environ une journée, un gros plus pour passer la nuit en pleine nature.

Enfin, en plus de son espace salle à manger à l’intérieur, le van inclut un auvent et une table, ainsi que des chaises pour manger à l’extérieur. On se sentait comme deux vrais papys et mamies qui voyagent en camping-car à chaque pause sur le bord de la route. Il faut dire qu’en voyage à vélo, nous mangeons toujours à même le sol. Le van, c’est le grand luxe !

Et l’hygiène dans tout ça ?

Pas de toilettes, ni de douche. L’agence de location nous a mis à disposition une douche solaire. C’est parfait en été, mais à la mi-saison lorsqu’il pleut tous les jours, autant dire qu’on ne l’a pas utilisé. Il faut donc passer par la case camping si vous souhaitez prendre une vraie douche.
En 6 jours de voyage en van, nous avons tenu l’intégralité du séjour sans prendre une seule douche, en nous lavant uniquement avec un gant de toilette et du savon. Un exploit !
Nos cheveux étaient tellement gras au sixième jour que la douche en rentrant à la maison a été un grand bonheur… Quant au WC, l’idéal est de profiter des toilettes publiques quand on peut, ou de faire dans la nature. Les sacs à crotte de notre chien ont donc fait double utilisation.

Certes, pas le grand confort… mais on peut dormir presque partout !

Après une semaine à vivre dans un van, on est unanimes : le point fort du voyage en van, c’est le stationnement ultra simple pour passer la nuit. Il est facilité d’autant plus grâce à l’application Park4night, qui référence de nombreux spots indiqués par ses utilisateurs.
Nous n’avons pas été de grands aventuriers et avons privilégié la plupart du temps les parkings isolés indiqués sur l’application, pas forcément des plus glamours, mais très calmes hors-saison. On a pu également dormir au bout d’une impasse en haut d’un col, et ça, c’était vraiment dingue !

Le confort à l’intérieur du van reste sommaire, mais est au final très proche de celui qu’on a lorsqu’on voyage en tente. Il est juste plus compliqué et moins toléré de planter sa tente n’importe où, contrairement au van où, en montagne au moins, on peut dormir presque partout sans aucun problème.
L’agence de location Wevan de Chambéry était très tatillonne sur l’état du véhicule lors de la remise des clés. On a donc été hyper précautionneux et tout fait pour éviter d’abîmer la carrosserie ou de salir l’intérieur du van.

On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)

Un voyage en solitaire

Après une semaine à voyager en van, nous avons remarqué que les interactions sociales avec les locaux étaient assez limitées. Nous ne nous sommes pas arrêtés manger au restaurant, ni boire un café, ni dormir à l’improviste dans un hôtel/auberge sur le bord de la route. On avait déjà tout le nécessaire dans le van, à l’inverse de ce que l’on vit lors d’un voyage à vélo ! Et il faut bien le dire, le prix de la location est si élevé qu’il faut rentabiliser la cuisine à l’intérieur.
Mais du coup, on a fini notre séjour avec un gros sentiment d’être seuls au milieu des montagnes. Le mois d’octobre pluvieux n’a pas dû arranger la situation c’est sûr…

Une partie du voyage qu’on aime particulièrement, c’est au final l’organisation en amont. On adore créer les itinéraires, mais surtout trouver des logements authentiques en fonction de notre budget. On a l’impression de voyager avant d’y être et c’est une façon d’égayer nos soirées d’hiver.
Le road trip en van, c’est vraiment plus adapté aux personnes qui n’aiment pas organiser et préfèrent vivre au jour le jour. Ce qui ne correspond pas à notre philosophie de vie quoi !

On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)

Une expérience à renouveler ?

Nous avons pour projet de partir 3 mois aux États-Unis depuis un moment. Initialement, le voyage était prévu en 2020, mais il a été reporté pour cause d’un mystérieux virus… 2022 devrait être cette fois-ci la bonne année pour le grand départ sur les routes américaines !

Pour ce ce long road trip, on nous demande souvent si on compte louer un van plutôt qu’une voiture. À vrai dire, on a tout de même bien apprécié notre voyage en van cet automne, mais on va privilégier la location d’une voiture classique cette fois-ci.

Les raisons ? Le prix élevé de la location, la consommation excessive d’essence, le confort sommaire d’un van… Nous préférons mille fois louer une voiture, passer des heures à rechercher des petites adresses, faire de l’échange de maison sur HomeExchange, partager des moments uniques avec des hôtes, dormir vraiment en pleine nature en tente… et tout ça pour un budget équivalent, voire presque moins élevé qu’en van !

Le voyage en van comme nous l’avons vécu, vous l’aurez compris, ne nous a pas vraiment convaincu. Cela dit, on reste ouverts pour retenter l’expérience une prochaine fois avec de meilleures conditions météo, en été par exemple. On imagine embarquer nos vélos, pour pouvoir se déplacer toute la journée avec. Et que le van reste uniquement un endroit où dormir, et non l’objet du voyage en soit. À retenter donc !

On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)
On a testé le voyage en van (et on n’a pas forcément été hyper fans)

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  • Publié le 2 juin 2022
  • Texte et photos Marine Etoubleau & Thibault Pailloux