En cet été 2023, direction la Vallée de la Maurienne avec du lourd au programme : les lacets du Montvernier, le col de la Croix de Fer par le col du Glandon, et le col du Galibier par un petit passage en gravel.
Il était initialement prévu un périple encore plus épique, mais de gros orages ont venus contre-carrer nos plans à la dernière minute, alors que tout était planifié depuis des mois. Nous avons donc abandonné l’idée première du bivouac au fil du parcours, pour finalement planter notre camp de base trois nuits dans un camping de Saint-Jean-de-Maurienne. La ville est située au pied de plusieurs cols et c’est le bon spot pour découvrir la région.
Nos aventures précédentes à vélo dans les montagnes françaises :
- Nous étions déjà passés dans la région à l’automne lors d’un road trip en van. Vous pouvez retrouver l’article par ici.
1 L’itinéraire
Toute notre trace est à retrouver dans notre collection Komoot.
2 Checklist du matériel
- 2 gravels
- 1 tente Big Agnes Copper Spur Hv Ul3*
- 2 matelas Thermarest NeoAir*
- 2 sacs de couchage Lafuma*, qu’on utilise quand les températures sont clémentes
- 1 réchaud MSR*
- 1 Popote Laken
- 1 sacoches de cadre et cockpit Restrap*
- 1 Grande sacoche de cadre Apidura
- 2 bonnes paires de cuisses et un mental d’acier
3 Où dormir à Saint-Jean-de-Maurienne ?
La ville compte une sélection d’hôtels assez qualitatifs et abordables en été. Voici une sélection totalement subjective :
- La chambre d’hôtes Chez Dom*, à quelques pas de l’hyper-centre avec piscine (c’est toujours agréable une petite baignade après un gros effort)
- La chambres d’hôtes Nilautpala Dreams*, qui est aussi tout proche du centre, c’est ici que vous trouverez le tarif nuité le plus intéressant sans rogner sur la qualité.
De notre côté, nous avons dormi au camping des Grands Cols à Saint-Jean-de-Maurienne. C’est plus fatigant et moins confortable qu’un hôtel (surtout quand on se fait réveiller par un orage de grêle et n pleine nuit et qu’il faut tout ranger en catastrophe 😅), mais c’est pratique, pas cher. Et contrairement à l’hôtel, on peut se faire facilement à manger (l’offre de restauration à Saint-Jean-de-Maurienne n’est vraiment pas folle). Quoi de mieux qu’un repas cuisiné avec amour dans sa popote ?
4Saint-Jean-de-Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne est une petite ville située dans la vallée de la Maurienne au cœur des Alpes françaises. Depuis plus d’un siècle, la ville est associée à l’industrie de l’aluminium, influençant son économie locale et son paysage industriel. Ce n’est clairement pas la petite ville montagnarde toute mignonne, mais elle a l’avantage d’être au pied de plusieurs cols mythiques empruntés régulièrement par le Tour de France : les lacets du Montvernier, le col de la Croix de Fer, le col du Glandon, le col du Galibier et le col de la Madeleine.
5 Se rendre dans la Vallée de Maurienne en train et à vélo
C’est toujours le parcours du combattant pour prendre le train avec son vélo non démonté. Pour se rendre dans les Alpes, le plus simple est de :
- Réserver ses billets TGV pour Lyon longtemps à l’avance (à l’ouverture des ventes si possible) avec une place vélo à 10€. Il n’y a que 4 places vélos non démontés par TGV (et tous les TGV n’acceptent pas les vélos non-démontés..)
- Puis prendre un TER pour Chambéry, puis un autre pour Saint-Jean-de-Maurienne (places vélos gratuites, mais les trains sont souvent bondés en été)
- Certaines régions mettent en place des réservations de place obligatoires pour les vélos dans les TER, mais ce n’est pas le cas sur la ligne Lyon – Chambéry – Saint-Jean-de-Maurienne. On se demande ce que fait la région Auvergne-Rhone-Alpes quand on voit ce qui est fait ailleurs en France…
- Il faut s’attendre à arriver dans des gares où les travaux d’accessibilité n’ont pas encore été réalisés, donc il n’y a souvent pas d’ascenseurs ni de rampe. Porter le vélo dans les escaliers est souvent obligatoire.
JOUR 0Les lacets du Montvernier et la moitié du Chaussy « pour s’échauffer »
↔ 31,1 km ↗ 910 m ↙ 910 m
Sortant du train seulement vers 17h, il était un peu ambitieux de partir dans un périple très long, surtout quand le voyage a été fatigant. Pour une mise en bouche avant le vrai début des hostilités, on prend la direction du Montvernier et ses mythiques lacets.
Une grimpette relativement courte, mais très spectaculaire quand on arrive au pied et qu’on aperçoit les nombreuses épingles s’enchaîner sur la falaise.
Techniquement, il est possible de pousser jusqu’au col du Chaussy, mais on a préféré s’arrêter jusqu’à un spot trouvé sur Komoot (la route à cet endroit est littéralement creusée dans la roche) juste après avoir quitté le village de Montvernier. Il faut garder ses forces pour les deux jours à venir !
JOUR 1 Les cols du Glandon, Croix de Fer et Mollard
Le col de la Croix de Fer par le col du Glandon
↔ 21,9 km ↗ 1618 m %moyen 7,4 %max 11
Partant de Saint-Jean-de-Maurienne, l’itinéraire grimpe à travers de beaux paysages alpins. Nous étions déjà passés par ici en van en 2021, et on avait trouvé l’arrivée au col du Glandon en absolument idyllique ! Cette fois-ci, on monte à la seule force de nos mollets.
Comme dans nos souvenirs, la plus belle partie, mais aussi la plus difficile, se situe entre le village de Saint-Colomban-des-Villards et le sommet. La route forme de belles courbes, les arbres laissent la place à de l’herbe qui prend des teintes orangées. Vous aurez même peut-être la chance d’être accompagnés par les moutons sur le dernier kilomètre avant d’arriver au sommet du Glandon !
Ensuite, pour rejoindre le sommet du col de la Croix de Fer, il faut légèrement redescendre avant d’entamer l’ascension finale qui est plutôt facile et courte, comparé à ce qui aura été grimpé pour arriver au Glandon. Si vous êtes en forme, vous pouvez faire un détour par le très joli lac du Verney, situé juste en dessous du Glandon.
Le Mollard, puis la descente par les « mille » lacets
↔ 6 km ↗ 413 m %moyen 6,88 %max 11
Après la descente de la Croix de Fer et une pause glouglou à la station de Saint Sorlin d’Arves, il reste à grimper 413 m pour arriver au sommet du col du Mollard. Le panorama là-haut sur les Aiguilles d’Arves est absolument splendide — c’est d’ailleurs ici-même que nous avions passé notre plus belle nuit en van lors de notre séjour dans la région !
La descente vers Saint-Jean-de-Maurienne, en passant par Albiez-le-Jeune et Villargondran est ensuite un long toboggan à travers la forêt sur une quarantaine (au bas mot) de virages en lacets. Épique, mais très exigeant, surtout après les 2000 m de dénivelé cumulé depuis le début de journée !
JOUR 2Le Galibier et le col d’Albanne (+ un peu de Gravel)
Col d’Albanne, puis sentier gravel jusqu’à Valloire
↔ 12,3 km ↗ 957 m %moyen 7,78 %max 10,1
Pour rejoindre Valloire, le point de départ du Galibier depuis Saint-Jean-de-Maurienne, le lever se fait aux aurores, pour ne pas subir trop la chaleur de l’après-midi. Histoire de transformer la journée en un véritablepériple, on débute directement par la montée du méconnu col d’Albanne et ses 957 m D+ à 7,78% de moyenne. L’ascension se passe intégralement dans la forêt, ce qui est le top pour échapper aux rayons du soleil parfois déja très puissants en ce début de mâtinée.
L’itinéraire nous emmène ensuite sur une une piste communale en bord de falaise, qui permet directement de rejoindre Valloire. Attention, le passage est assez dangereux à vélo, à cause des éboulements réguliers sur la piste. On a dû porter plusieurs fois nos gravels pour avancer… mais c’est clairement la partie la plus impressionnante de ce périple dans les Alpes !
Avant d’enchaîner par le col du Galibier, on fait une petite pause dans le charmant village de montagne de Valloire. Celui-ci est niché entre les cols du Télégraphe et du Galibier, et séduit par son authenticité, ses paysages alpins à 360 degrés, et son ambiance conviviale.
Le mythique col du Galibier
↔ 18,2 km ↗ 957 m %moyen 7,78 %max 10,1
Situé à 2642 mètres d’altitude, le Galibier est l’un des cols les plus emblématiques et fréquemment emprunté par le Tour de France. De nombreux cyclistes s’y aventurent chaque été, en quête d’un col « mythique », comme l’est le Ventoux ou le Tourmalet par exemple !
Profitant de la fréquentation des lieux, plusieurs photographes professionnels sont postés aux abords de la route pour immortaliser le moment. Ce qui est étonnant, c’est que chaque photographe a sa spécialité : la plupart sont sur le vélo, d’autres sur la moto, et il y en a même un qui immortalise.. les camping cars 😅.
La montée est longue (18,2 km), la pente exigeante, le tout dans un environnement sans arbre et sans ombre. L’arrivée au sommet du Galibier est d’autant plus gratifiante, car le dernier kilomètre est à plus de 9,5% dans un environnement quasi-lunaire !
Le Galibier, ça se mérite, c’est très long, mais quelle fierté d’avoir gravi un géant des Alpes !
Pour terminer la journée, nous grimpons le petit col du Télégraphe avant de retrouver notre campement à Saint-Jean-de-Maurienne. Le Télégraphe est un jeu d’enfant quand on sait ce qu’on a enchaîné avant. Le retour vers Saint-Jean est lui beaucoup moins fun, puisque sur une quatre voies sans piste cyclable. Mais quelle journée inoubliable !
Notre matériel photo sur ce voyage
Vous le savez, on est devenu adeptes de l’argentique pour tous nos voyages, et encore plus quand il s’agit d’être les plus légers et peu encombrés comme sur un vélo.
Nous avions donc avec nous le fidèle petit argentique Leica Minilux, avec une pellicule Kodak Gold 200*.
Voilà c’est fini ! On espère que ce bike trip vous a plu ! Vous pouvez également retrouver tous nos autres voyages à vélo, en France et en Europe, sur la page dédiée.
*Cet article contient des liens affiliés, marqués d’une astérisque. Nous touchons une commission sur les ventes effectuées des produits recommandés. Ça ne change rien pour vous, et nous ça nous permet de financer nos aventures.
Le col du Galibier dans la vallée de serre chevalier est vraiment incontournable !