« Jamais je ne ferai de vélo en montagne. Grimper des côtes, c'est tout ce que je déteste. » Et pourtant, me voilà en train de planifier un séjour dans les Pyrénées pour goûter à l'euphorie d'atteindre à la force de mes jambes le sommet d'un col de montagne. Et pas qu’un seul…

Le déclic, ça a été le Cap Corse, où, avec Thibault, on a gravi et pris du plaisir à pédaler sur les routes des petites montagnes de l’île. On aime les paysages de montagne et les routes à lacets, on ne pouvait pas se contenter de rester sur les itinéraires cyclables sécurisés, plats et souvent un peu fades.

Pour apprécier la grimpe et surtout ne pas se dégoûter d’un tel effort, on a choisi d’aller s’attaquer à trois cols des Pyrénées relativement simples (Hourquette d’Ancizan, Route des Lacs, Col d’Aspin), et facilement accessibles en TGV depuis Paris. On n’a pas pu faire l’ascension du Mont Ventoux au printemps dernier, mais on compte bien inscrire à notre palmarès « finisher d’un col de montagne mythique du Tour de France », a.k.a. le Col d’Aspin.

Si on y parvient, on pourra définitivement planifier le futur voyage à vélo dont on rêve : la Suisse et ses hautes montagnes, en passant par du très lourd : le Col de la Furka, le Col de Saint-Gothard, le Col de Grimsel…

Mais avant ça, direction les Pyrénées !

À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
Ça, c'est la photo juste pour faire genre qu'on a fait un peu de gravel

La Hourquette d’Ancizan

Longueur : 22,6 km depuis Sainte-Marie-de-Campan
Dénivelé positif : 904 m
% moyen : 4 %
% maximale : 12 %

Nous débarquons à la gare de Tarbes sous une forte chaleur estivale, avec pour objectif de dormir au camping Les Quatre Veziaux à mi-chemin du sommet de la Hourquette d’Ancizan, juste avant de quitter la route du Col d’Aspin.

Déf. Le mot « hourquette » est un nom féminin gascon /hurketɵ/, dérivé de hourque ‘fourche’, du latin furca. Il est fréquent en toponymie pyrénéenne où il désigne des cols, par analogie de forme avec celle de la fourche. Wikipédia

Pour faire une boucle, et parce que la pente est un peu moins raide et qu’il faut bien se chauffer un peu tout de même, nous préférons prendre la Hourquette d’Ancizan en premier, pour terminer par le mythique Col d’Aspin depuis Arreau au retour en fin de séjour.

Ce versant de la hourquette depuis Sainte-Marie-de-Campan est vraiment très sympa et plus diverse que l’autre face depuis Ancizan. Et moins costaud aussi, puisqu’on est sur une pente à 4 % de moyenne contre 7,8 % de l’autre côté. On passe au milieu de forêts de sapins, avant d’atteindre les sommets rocailleux et complètement dépourvus d’arbres.

Une fois passé le col la hourquette, la route étroite et pentue serpente dans une forêt dense jusqu’au pied de la vallée.

À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !

La route des Lacs

Longueur : 22.6 km depuis Saint-Lary-Soulan
Dénivelé positif : 1341 m
% moyen : 5,9 %
% maximale : 12 %

Souvenez-vous l’été dernier, nous étions partis dans les Pyrénées pour une randonnée de 4 jours, au cœur de la Réserve naturelle des Lacs du Néouvielle. La réserve est un des coins les plus beaux du massif des Pyrénées.

Cette année, nous y sommes retournés, mais avec nos vélos et notre toutou ! On y accède par la très passante route D929, qui rejoint l’Espagne depuis Saint-Lary-Soulan.

Nous retrouvons enfin un peu de tranquillité après avoir bifurqué sur la petite route en cul-de-sac qui amène au cœur de la Réserve du Néouvielle. Et c’est cette portion de route qui mérite absolument un détour, d’autant que le trafic est limité puisqu’elle ne mène qu’aux départs des sentiers de randonnée. L’affluence en plein mois de juillet y est donc plus que raisonnable.

L’itinéraire est jonché de pins et ne manque pas de lacets très serrés particulièrement spectaculaires. Après avoir grimpé dans la forêt, on longe le lac d’Orédon et on aperçoit tout en haut le grand barrage du lac de Cap-le-Long. Une fois en haut, mettre un pied sur ce barrage éminemment impressionnant et photogénique est une vraie délivrance !

Niveau difficulté, pour notre deuxième col de montagne, le niveau de grimpe n’est pas des moindres, surtout quand la pente frôle les 12 %! Mais comme toujours, une fois arrivés tout en haut (2161 m d’altitude tout de même), et après avoir mangé des crêpes à la myrtille au snack, on oublie vite la difficulté des heures passées sur le vélo à mouliner.

À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !

Le Col d’Aspin

Longueur : 12 km depuis Arreau
Dénivelé positif : 780 m
% moyen : 6,5 %
% maximale : 9,5 %

Le Col d’Aspin a été emprunté de nombreuses fois par le Tour de France (74 fois, rien que ça !). Il est apprécié des cyclistes et surtout reconnu comme étant un col idéal pour une première ascension, et spécialement le versant débutant à Sainte-Marie-de-Campan avec une pente moyenne à 5 % et des pointes à 8,5 %. L’environnement juste après Espiadet, au milieu des pins, est sympa et fait vite oublier la difficulté plus élevé de ce tronçon.

Mais ne reculant devant rien, et surtout parce que notre itinéraire décrivait une boucle, nous avons monté le Col d’Aspin depuis l’autre versant, au départ d’Arreau, un cran au-dessus en terme de difficulté. La pente est toujours régulière à environ 6,5 %.

C’est une vraie expérience en soit de grimper un col. Il faut fournir beaucoup d’énergie sur une longue distance. C’est dur, c’est long, c’est éprouvant. Au début, on se dit « Oulala, mais comment va-t-on y arriver ?! ». Et puis les kilomètres s’enchaînent, la distance et le dénivelé gonflent vite sur le GPS. On aperçoit enfin le sommet. Il se rapproche de plus en plus. Un dernier effort et on y est ! Quelle fierté d’être au pied du panneau indiquant le sommet du Col d’Aspin !

Et même si on en a bavé, la descente est toujours un vrai bonheur. Une fois en bas, on a qu’une hâte : recommencer !

À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !
À la conquête des cols des Pyrénées !

Mission entièrement réussie. Nous sommes officiellement tous les deux reconnus comme « finisher d’une ascension d’un col de montagne mythique du Tour de France à vélo ». Oui c’est un peu long et pompeux comme titre.

À nous la Suisse et les cols de haute-montagne 🥳

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  • Publié le 9 novembre 2021
  • Texte et photos Marine Etoubleau & Thibault Pailloux